Hystérie collective

Comment se fait-il qu’à chaque fois que l’homosexualité est au devant de l’actualité, tout le monde devient hystérique et raconte n’importe quoi ?

Le service de com’ de l’Élysée déclare que l’homosexualité est un choix, une biologiste hétéro nous explique avec condescendance comment fonctionne l’orientation sexuelle et traite de trolls tous les pédés qui essaient de lui faire comprendre qu’elle ne sait pas de quoi elle parle, ceux qui défilaient hier contre nos droits se prennent de sympathie pour les victimes d’Orlando et les gens qui pointent leur indécence se font traiter de petits commissaires politiques et de fascistes, les réseaux sociaux sombrent dans un délire universaliste en pensant que l’homosexualité n’est pas très importante dans cette histoire, puisqu’après tout c’est juste un homo refoulé qui va dans une boite homo pour buter d’autres homos, cependant que les politiques et les éditorialistes assurent le service minimum parce que trop parler d’homosexualité en France c’est faire le jeu du communautarisme, ce qui chez nous est l’équivalent d’invoquer Satan en personne.

Ça me fatigue. La connerie, ça me fatigue tellement.

Et pendant ce temps, un éditorialiste de France Inter nous explique que finalement, si on regarde bien, l’homophobie régresse. Cool, tout va pour le mieux alors ! La société occidentale est tellement homophobe qu’elle engendre des gays qui détestent ce qu’ils découvrent être au point de se suicider dix fois plus que la moyenne, que se tenir par la main dans la rue reste une activité à haut risque, que l’immense majorité des homos ne sont pas « out » sur leur lieu de travail, que « pédé » est l’insulte la plus répandue et que « se faire enculer » est l’expression la plus méprisante dont dispose notre vocabulaire, que des millions de mecs préfèrent vivre malheureux avec une femme et sucer des bites d’inconnus la nuit sur des parkings plutôt que de faire leur coming out, mais circulez y a rien à voir, l’homophobie régresse on vous dit. D’ailleurs, si vous demandez autour de vous, la plupart des gens affirment se foutre de l’orientation sexuelle des autres, c’est bien la preuve que c’est un non-sujet !

C’est tellement un non-sujet que chaque fois qu’un truc impliquant des pédés fait la une de l’actualité, tout le monde ne parle que de ça pendant des jours.

Si ça continue je me casse au Canada. Il paraît qu’ils ont un premier ministre qui hisse un rainbow flag sur le Parlement et qui embauche un ministre Sikh portant le turban sans que ça déclenche une crise identitaire profonde chez la moitié de ses concitoyens. Ça doit être reposant.